• Black Bloc



  • Une dizaine de banques et de commerces ont été incendiés dimanche 7 décembre, dans l’après-midi à Salonique par des cocktails Molotov lancés par des manifestants qui protestaient contre la mort samedi d’un adolescent de 15 ans, tué à Athènes par un policier. Dans la nuit de samedi à dimanche, des centaines des personnes avaient manifesté dans le centre d’Athènes. Les manifestants, pour la plupart des habitants du quartier d’Exarchia, dans le centre-ville où s’est produit l’incident, ont protesté contre "l’arbritraire" des policiers, scandant des slogans contre le gouvernement de droite de Costas Caramanlis et du ministre de l’intérieur, Prokopis Pavlopoulos.

    L’incident a eu lieu samedi soir vers 21 heures locales (20 heures à Paris) à Exarchia. La fusillade s’est produite alors qu’un groupe de manifestants jetait des pierres sur un véhicule de police. La victime aurait été tuée alors qu’elle tentait de jeter un cocktail Molotov. La victime a été atteinte par trois balles de l’un des deux policiers, qui est sorti du véhicule pour arrêter les jeunes. Touché à la poitrine, l’adolescent a été transféré dans un hôpital situé à proximité où sa mort a été constatée par les médecins.

    Plusieurs jeunes ont mis le feu après cet incident devant des banques tandis qu’une dizaine de voitures ont été incendiées dans le centre d’Athènes, de Salonique et de Patras. Selon un bilan provisoire de la police, des dégâts ont été provoqué aux façades de 17 banques à Athènes et de cinq à Salonique.

    M. Pavlopoulos ainsi que la police ont exprimé leur "douleur profonde" pour cet incident et ordonné une enquête pour définir les causes. Trois procureurs ont aussitôt été chargés de cette enquête. M. Pavlopoulos et le secrétaire d’Etat de son ministère, Panayotis Hinofotis, ont présenté leur démission au premier ministre Costas Caramanlis, qui ne les a pas acceptées.

    Les affrontements entre policiers et groupes de jeunes anarchistes à Exarchia sont fréquents dans ce quartier où vivent de nombreux contestataires.En 1985, un jeune de 15 ans, Michalis Kaltezas, avait également été tué par un policier dans le même quartier au cours d’une manifestation.


    BELLACIAO


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  • Black Bloc : Présentation et analyse par un militant


    Cela fait désormais quelques temps qu’on entend parler de Black Bloc, souvent dénigrer et réduit à des violences gratuites par les médias, ou au contraire encouragé par certains milieux alternatif. Sans que grand monde sache réellement de quoi il découle.

    Cela fait désormais quelques mois qu’on entend parler de Black Bloc(s), principalement dans les milieux d’extrême-gauche.
    Cependant, que ce soit du côté des militant-e-s anticapitalistes comme dans le reste du monde, le Black Bloc effraie et fascine, déchaîne bien souvent des haines assez farouches ou au contraire des tonnerres d’applaudissements, sans que grand monde sache forcément de quoi il retourne réellement.

    L’aura de mystère qui entoure le phénomène contribue à en faire une légende et à alimenter bien des fantasmes quant à son existence, sa raison d’être, les motifs comme la nature de ses actions.

    Parce que le sujet vaut mieux que les approximations douteuses auquel il est souvent résumé, et que l’actualité nous donne de plus en plus d’occasions d’en entendre parler et donc de nous en préoccuper, ce texte a pour but d’expliquer de manière synthétique (mais cependant non exhaustive) les qui ?, quoi ?, pourquoi ?, comment ? concernant le Black Bloc, et de proposer une analyse positive (ne le cachons pas !) de l’intérêt politique qu’il représente, de manière, peut-être, à susciter des réactions et débats à ce sujet !



    Le(s) Black Bloc(s), c’est quoi ?


    Un Black Bloc, c’est un ensemble d’individus ou de groupes affinitaires, qui se regroupent de manière spontanée ou organisée à un moment donné, à l’occasion de manifestations ou actions politiques.

    Ce n’est ni une organisation ni un réseau centralisé d’une quelconque manière.

    On ne peut donc pas vraiment parler "du" Black Bloc, mais "d’un" Black Bloc parmi d’autres, la composition de ces groupes changeant et fluctuant au gré de leurs apparitions (1).
    Ce qui caractérise un Black Bloc, c’est d’abord le fait que les individus et groupes le composant se définissent majoritairement (2) comme anarchistes et proposent une perspective libertaire sur le(s) thème(s) de la manifestation ou action en question.
    Ce qui rend cependant le Black Bloc "visible" et singulier, c’est le fait que ses participant-e-s sont généralement vêtu-e-s de noir et portent un masque, un foulard ou une cagoule. Rassemblé-e-s, ces différentes personnes forment ainsi un bloc noir. 
       
    Désignés comme tels, les Black Blocs sont apparus aux États-Unis dans le cadre des manifs contre la guerre du Golfe en 1991. C’est plus précisément le 30 novembre 1999 à Seattle, lors des actions de résistance au congrès de l’OMC, que des Black Blocs se sont particulièrement illustrés, et ont largement attiré l’attention des médias comme d’une partie des manifestant-e-s. Cependant, le Black Bloc n’est pas un phénomène nouveau. Il est directement inspiré des mouvements d’ultra-gauche européens, comme le mouvement autonome allemand des années 1980, dont les acteurs et actrices s’habillaient en noir, étaient masqué-e-s, combattaient la police dans la rue et proposaient une critique et une pratique radicales, en rupture avec les modes de protestation traditionnels.

    Par ailleurs, le Black Bloc n’est pas "le" mouvement anarchiste, qui existe sous de multiples autres formes très diversifiées. Le Black Bloc n’en est qu’une des formes ; c’est un mode d’organisation et d’action parmi d’autres.

    Un Black Bloc, pourquoi ?

    Il existe tout un tas de raisons pour lesquelles des anarchistes constituent des Black Blocs lors des manifs. En voici quelques-unes.

    La visibilité : se regrouper de la sorte permet de montrer en quoi l’anarchisme représente une force politique importante, souvent ignorée et méconnue. C’est l’occasion de promouvoir des perspectives anarchistes sur les problèmes politiques soulevés lors des manifs/actions.

    - Les possibilités : évoluer en groupes permet de réaliser des actions parfois illégales et qu’il serait dangereux de faire de manière isolée. De plus, l’anonymat du Black Bloc rend plus difficiles les arrestations. Certains types d’actions pratiqués (destruction de la propriété privée, etc.) peuvent également ouvrir des perspectives de radicalisation politique (voir plus bas).

    Black Bloc : où, quand, comment ?

    Les premières manifestations significatives de Black Blocs organisées autour de buts précis eurent lieu à Seattle, fin-novembre / début-décembre 1999, à l’occasion du Congrès de l’OMC. D’énormes manifestations et actions eurent lieu, rassemblant une large palette de groupes, collectifs et revendications politiques, allant du contrôle citoyen de l’OMC (par les partisan-ne-s d’un "capitalisme à visage humain") à la destruction des structures oppressives de l’OMC comme du pouvoir en général (par les partisan-ne-s d’une révolution totale de la société). Cette dernière tendance était animée par les anarchistes, qui, très nombreux-ses, se sont impliqué-e-s dans un vaste éventail d’activités (médias alternatifs, action directe non-violente, manif festive, ouverture d’un squat, etc.).

    Les manifestations et actions furent cependant vite
    caractérisées par une répression policière incroyable.
     Environ 200 personnes constituant des Black Blocs ont entrepris de s’attaquer à la propriété privée des multinationales jonchant le parcours de la manif. Des vitrines de banques, de magasins Nike, de cafés et commerces bourgeois furent brisées, et certains magasins pillés, causant environ 7 millions de dollars de dommages aux multinationales en question. Des slogans furent également peints sur les murs de la ville, et le mobilier urbain (poubelles, panneaux...) fut transformé tantôt en outil de destruction de vitrine, tantôt en barricade ou encore en feu de joie selon le cas.



    Pendant plusieurs heures, certaines parties de la ville furent ainsi libérées des présences agressives de la police comme des multinationales et constituèrent des Zones Autonomes Temporaires (3). Les critiques ne manquèrent pas, et le "débat" sur le Black Bloc commença...

    Les 16 & 17 avril 2000, à Washington, se tenait une réunion du FMI et de la Banque Mondiale. Une mobilisation également très forte eut lieu, rassemblant toutes les composantes de l’opposition à la mondialisation et/ou au capitalisme.

    Un Black Bloc (Revolutionary Anti-Capitalist Bloc B RACB) d’environ 1.000 personnes y fut très présent, optant cependant pour une tactique résolument différente de celle mise en pratique à Seattle.

    Le Black Bloc concentra tous ses efforts sur la police, parvenant à faire reculer les lignes de police à plusieurs reprises, à forcer les barrages policiers, à libérer des personnes arrêtées, à entraîner la police au-delà de son propre périmètre pour l’affaiblir, à défendre les militant-e-s pratiquant la désobéissance civile contre les agressions policières et à leur permettre d’aller plus loin.
     À cette occasion, le Black Bloc fut manifestement une force incroyable qui permit à l’ensemble de la manifestation d’aller de l’avant.

    Des Black Blocs étaient également présents lors des conventions républicaine et démocrate, bien que leur action y ait été moins importante qu’à Seattle ou Washington.

    À l’occasion de la Convention du Parti Républicain à Philadelphie les 1 & 2 août 2000, le Black Bloc (Anti-Statist Black Bloc B ASBB) prit activement part aux manifestations et publia ensuite un communiqué explicitant leurs attaques contre la propriété privée et le matériel de la police commises pendant les manifestations.
    À noter qu’un Clown Bloc fut également de la partie, parodiant le monde politique institutionnel à travers une pratique subversive du théâtre de rue, réprimée par la police.

    Du 14 au 17 août 2000, la Convention du Parti Démocrate à Los Angeles fut également le siège de manifs et actions diverses.

    La police dispersa violemment un concert en plein air de Rage Against The Machine à côté du centre ou avait lieu la convention.

    Des membres du Black Bloc furent tout particulièrement victimes de la brutalité policière (l’un d’eux fut bombardé de balles en caoutchouc et de gaz au poivre alors qu’il agitait un drapeau noir au dessus d’un grillage), et répondirent en repoussant les flics à coups de projectiles divers.

    Lire la suite ici : http://kropot.free.fr/Black-bloc.htm


    Voir aussi :
    Appel à l’action direct :

    http://www.entremonde.net/article.php3?id_article=23

    QUAND LE GOUVERNEMENT VIOLE LES DROITS DU PEUPLE, L'INSSURECTION EST, POUR LE PEUPLE, ET POUR CHAQUE PORTION DU PEUPLE, LE PLUS SACRE DES DROITS, ET LE PLUS INDISPENSABLE DES DEVOIRS !




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