• Anti-sécuritaire

    Police partout, Justice nulle part

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  • Ils ont commencé par les sans-papiers, puis les enfants des sans-papiers, ont poursuivi par des bavures en banlieue puis par la répression des lycéens et étudiants manifestants, par les journalistes et maintenant les collégiens.

    La politique sécuritaire de Sarkozy s'intensifie. Contrairement à la propagande du "si vous n'avez rien fait il ne vous arrivera rien", il peut arriver à chacun d'entre nous d'être humilié, voire frappé, surtout si on la gueule de l'emploi ou si par malchance on se trouve "au mauvais endroit au mauvais moment", ou aussi et c'est un but recherché si on exprime "des opinions déviantes" !

    Mais voilà que ce WE, j’accueille ma fille Zoé -elle a 13 ans- de retour du collège de Marciac. Elle me raconte son mercredi au collège… colère à l’intérieur de moi… révolte… que faire???
    J’ai demandé à Zoé d’écrire ce qu’elle me disait là. Elle a accepté.
    Voici donc son témoignage, avec ses mots à elle :

    «  Il nous l’avait dit, le CPE, que des gendarmes allaient venir nous faire une prévention pour les 4ème et les 3ème.
    Ce mercredi là (19/11/2008), toutes les classes sont entrées en cours comme à leur habitude, en suivant les profs.
    A peine 10 minutes plus tard - nous étions assis-, deux gendarmes faisaient déjà le tour de la salle où nous étions. La prof avec qui nous étions, les regardait en nous disant « Ils font leur ronde!?? » . Elle n’était à priori au courant de rien bien sûr. Soudain , la porte s’est ouverte, laissant entrer deux gendarmes… Enfin non, pas exactement!!! Il y avait un monsieur chauve habillé en militaire ( le dresseur de chien en fait!) et un gendarme très gros.

    Le chauve nous a dit: « Nous allons faire entrer un chien! Mettez vos mains sur les tables, restez droit, ne le regardez pas! Quand il mord, ça pique! »
    Enfin il a dit ça, à peu près… Je me rappelle surtout du « Quand il mord, ça pique! »

    Après, il est sorti deux minutes et est revenu avec deux autres gendarmes et le chien. Les gendarmes se sont placés aux deux extrémités de la classe tandis que le dresseur regardait son chien déjà à l’œuvre. Le chien s’appelait Bigo. Bigo s’est acharné sur plusieurs sacs, en mordant et arrachant tout ce qui dépassait. Quand à la prof, elle restait derrière son bureau bouche bée.
    Le chien s’est attaqué au sac de mon amie, à coté de moi. Le dresseur a claqué des doigts en disant: « Sortez mademoiselle, avec toutes vos affaires! » Elle a rangé son sac, s’est levée et s’est apprêtée à sortir mais le dresseur l’a repris vite: « Et ton manteau! » Elle a rougi et emporté aussi son blouson.

    Plusieurs personnes de la classe sont ainsi sorties. Le chien vient alors sentir mon sac. Voyant que le chien ne scotchait pas, que rien ne le retenait là, le dresseur lui a fait sentir mon corps avant de s’empresser de me faire sortir. Dehors m’attendait une petite troupe de gendarmes… Enfin, non, pas dehors: nous étions entre deux salles de classe.
    Me voyant arriver, ils se dépêchèrent de finir de fouiller une autre fille. Mon amie était déjà retournée dans la classe. Quand ils eurent fini, ils s’emparèrent de mon sac et le vidèrent sur le sol. Un gendarme me fit vider les poches du devant de mon sac. Il vérifia après moi. Je n’étais pas la seule élève. Avec moi, il y avait une autre fille qui se faisait fouiller les poches par une gendarme.
    Ils étaient deux gendarmes hommes à la regarder faire. Le Gendarme qui fouillait mon sac vida ma trousse, dévissa mes stylos, mes surligneurs et cherchait dans mes doublures.
    La fille qui était là fouillée elle aussi, se fit interroger sur les personnes qui l’entouraient chez elle. Elle assurait que personne ne fumait dans son entourage. Ils la firent rentrer en classe.

    C’était à mon tour! La fouilleuse me fit enlever mon sweat sous le regards des deux autres gendarmes…..
    Je décris: Un gendarme à terre disséquait mes stylos, un autre le surveillait, un autre qui regardait la fouilleuse qui me fouillait et le reste de la troupe dehors. Ne trouvant rien dans ma veste, elle me fit enlever mes chaussures et déplier mes ourlets de pantalon. Elle cherche dans mes chaussettes et mes chaussures. Le gars qui nous regardait, dit à l’intention de l’autre gendarme: «  On dirait qu’elle n’a pas de hash mais avec sa tête mieux vaut très bien vérifier! On ne sait jamais… » Ils ont souri et la fouilleuse chercha de plus belle! Elle cherche dans les replis de mon pantalon, dans les doublures de mon tee shirt sans bien sûr rien trouver. Elle fouilla alors dans mon soutif et chercha en passant ses mains sur ma culotte! Les gendarmes n’exprimèrent aucune surprise face à ce geste mais ce ne fut pas mon cas!!!!!!

    Je dis à l’intention de tous « C’est bon arrêtez, je n’ai rien!!!! »
    La fouilleuse s’est arrêtée, j’ai remis mon sweat et mon fouilleur de sac m’a dit: « tu peux ranger! ».

    J’ai rebouché mes stylos et remis le tout dans mon sac et suis repartie en classe après avoir donner le nom du village où j’habite.
    De retour en classe, la prof m’a demandé ce qu’ils ont fait. Je lui ai répondu qu’ils nous avaient fouillé. Je me suis assise et j’ai eu du mal à me consacrer au math!

    Tout ça c’est ce que j’ai vécu mais mon amie dans la classe à coté m’a aussi raconté.
    Le chien s’est acharné sur son sac à elle et elle a eu le droit au même traitement. Mais ses affaires sentaient, alors ils l’ont carrément emmené à l’internat où nous dormons. Le chien s’est acharné sur toutes ses affaires m’a t-elle dit. Le gendarme lui a demandé si elle connaissait des fumeurs de hash, vue qu’ils ne trouvaient rien. Elle leur a simplement répondu que le WE dernier elle a assisté à un concert!
    Le CPE l’a ramené ensuite au collège et elle m’a raconté.

    Après les cours, le principal a rassemblé tous les élèves et nous a dit que bientôt allait avoir lieu une prévention pour tout le monde.

    Une prévention? Avec des chiens? Armés comme aujourd’hui?

    Une élève de 4ème nous a dit que le chien s’est jeté sur son sac car il y avait à manger dedans. Elle a eu très peur.
    Les profs ne nous en ont pas reparlé….Ils avaient l’air aussi surpris que nous!
    Tous les élèves de 3ème & 4ème ont du se poser la même question: Que se passe t il?
    Et tous les 6ème et 5ème aussi même si ils n’ont pas été directement concernés! »


    NPA Bagneux 

    http://latelelibre.fr/index.php/2008/12/irruption-policiere-dans-deux-ecoles-du-gers/




    Témoignage d'un parent dont la fille fut victime d'une opération policière "un peu musclée" :

    J’ai eu cette semaine un mail concernant une descente de police dans un lycée du Gers… On a pu entendre aussi le témoignage sur France inter. J’étais absolument abasourdi par les méthodes utilisées… Mais vous savez parfois on se dit que les gens exagèrent dans leur témoignage…. Bref, je reste interrogateur !

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  • Villiers-le-Bel, un après-midi d’été. Au pied d’un immeuble, des enfants font parler des pétards.
    Une patrouille passe et les course. Un grand frère s’interpose : on est à la veille du 14 Juillet, il est normal que des gosses jouent avec des pétards.
    Les flics le bousculent en l’insultant. Un autre ado engueule son copain : faut pas chercher les condés. Il prend des coups de matraque.
    Le père de cet ado, un retraité malien de 69 ans, tente de calmer l’affaire. Une femme-flic lui assène un coup sur la jambe, puis ses collègues le gazent.
    Le commissaire de Sarcelles recevra la famille, assurant que les policiers, invisibles, s’excusent... Le vieil homme porte plainte. Sans suite. Le temps passe. Puis, le 25 novembre, Larami et Mushin croisent une patrouille.
    Comme un coup de tonnerre dans un ciel bleu.


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    Soutien aux inculpé-e-s du 11 Novembre

    Une opération récente, largement médiatisée, a permis d’arrêter et d’inculper neuf personnes, en mettant en œuvre la législation antiterroriste. Cette opération a déjà changé de nature : une fois établie l’inconsistance de l’accusation de sabotage des caténaires, l’affaire a pris un tour clairement politique. Pour le procureur de la République, « le but de leur entreprise est bien d’atteindre les institutions de l’État, et de parvenir par la violence – je dis bien par la violence et non pas par la contestation qui est permise – à troubler l’ordre politique, économique et social ».

    La cible de cette opération est bien plus large que le groupe des personnes inculpées, contre lesquelles il n’existe aucune preuve matérielle, ni même rien de précis qui puisse leur être reproché. L’inculpation pour « association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste » est plus que vague : qu’est-ce au juste qu’une association, et comment faut-il entendre ce « en vue de » sinon comme une criminalisation de l’intention ? Quant au qualificatif de terroriste, la définition en vigueur est si large qu’il peut s’appliquer à pratiquement n’importe quoi – et que posséder tel ou tel texte, aller à telle ou telle manifestation suffit à tomber sous le coup de cette législation d’exception.

    Les personnes inculpées n’ont pas été choisies au hasard, mais parce qu’elles mènent une existence politique. Ils et elles ont participé à des manifestations – dernièrement, celle de Vichy, où s’est tenu le peu honorable sommet européen sur l’immigration. Ils réfléchissent, ils lisent des livres, ils vivent ensemble dans un village lointain. On a parlé de clandestinité : ils ont ouvert une épicerie, tout le monde les connaît dans la région, où un comité de soutien s’est organisé dès leur arrestation. Ce qu’ils cherchaient, ce n’est ni l’anonymat, ni le refuge, mais bien le contraire : une autre relation que celle, anonyme, de la métropole. Finalement, l’absence de preuve elle-même devient une preuve : le refus des inculpés de se dénoncer les uns les autres durant la garde à vue est présenté comme un nouvel indice de leur fond terroriste.

    En réalité, pour nous tous cette affaire est un test. Jusqu’à quel point allons-nous accepter que l’antiterrorisme permette n’importe quand d’inculper n’importe qui ? Où se situe la limite de la liberté d’expression ? Les lois d’exception adoptées sous prétexte de terrorisme et de sécurité sont elles compatibles à long terme avec la démocratie ? Sommes-nous prêts à voir la police et la justice négocier le virage vers un ordre nouveau ? La réponse à ces questions, c’est à nous de la donner, et d’abord en demandant l’arrêt des poursuites et la libération immédiate de celles et ceux qui ont été inculpés pour l’exemple.


    Signez la pétition de soutien (cliquez sur l'image)


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